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Hivernale
MG 2013
des 26,27,28 janvier 2013,
par Marie-Françoise.
samedi 26 janvier
Cette année pas de
Winter Drive ,
rallye- balade organisé par nos amis
Mourlot , dans le Vercors, puis dans le Gapençais , qui nous plaisait
et qui avait lieu fin janvier.
Que faire donc pendant ce week
end qui
leur était généralement réservé, exception faite de la participation de
Bernard et Bertrand au » célèbrissime » Monte Carlo . Bernard lors de
la balade dans les Dolomites et sur le forum MG avait vanté les
qualités d’organisateurs de Yannick et Gérard Mourlot et avait rallié
des candidats , hélas pas de Winter Drive , les MG allaient devoir
rester bien au chaud dans leur garage , constat désolant , mais chers
lecteurs, ne soyez pas désolés , puisqu’on ne nous organisait pas de
sortie , pourquoi ne pas organiser soi-même une balade ?
C’est vrai ,
rien de plus facile , il suffit d’être quelques fans et le tour est
joué . Rapidement JiDé , Alain , Philippe , Lionel et Bernard forment
le noyau dur , qui ne s’enrichira pas d’autres aficionados , dommage
pour eux , la balade s’avérera riche , riche en rires , riche en routes
verglacées et enneigées, riche en paysages superbes , riche en repas
plantureux , et laissons les moqueurs sur le bord de la route , très
pauvre en péripéties mécaniques, bien que ces dernières soient toujours
l’occasion de communiquer ses connaissances techniques , de montrer sa
générosité sans limite ( se retrouver allongé sur le dos sous une MGB
), ou de se retrouver entre garçons pour décontracter
l’atmosphère.
Nous voilà en ce samedi matin en route pour St
Marcellin, où nous
attendent Lionel et M.Claire qui inaugurent leur toute dernière
acquisition , la petite MG 1100 , toute pimpante, une jolie voiture
sympa à l’heure des voitures agressives , Lionel qui est dynamique et
combatif l’a fait équiper en petite sportive pour se faire plaisir ,au
départ le moteur 1100 ne peut offrir que ce qu’il possède (
cependant
Bernard qui en a une nous a déjà fait vivre des équipées mémorables ),
moteur gonflé 1330 cm3, peinture extérieure refaite à l’identique ,
bicolore , bleu pâle et crème , intérieur cuir bleu acidulé, plutôt
bleu « Klimt » que bleu « Gauguin » , superbe , un vrai bijou aussi
côté moteur, croyez-en mon regard d’experte( !) , ce sera la petite
chouchou du groupe.
Il fait beau mais froid , j’ai prévu les petites
laines , y compris le bonnet péruvien , notre route est paisible en ce
samedi matin , nous longeons le Vercors et les champs de noyers, des
milliers de noyers , notre vallée du Grésivaudan et le Bas-Dauphiné
sont le royaume de la noix , en cette période hivernale les arbres sont
nus , seuls les troncs verts attirent le regard. En route , nous
faisons une mini halte et qui vient s’arrêter à notre hauteur , surgi
de nulle part , JiDé qui , lui est en chemin depuis la veille, la MGA
bleue , toujours aussi lumineuse fait concurrence avec le ciel bleu du
Bas- Dauphiné, il roule décapoté ( top down ), nez au vent , il a
cependant prévu des habits chauds de randonneur en Antarctique, bravo
quand même car l’air respiré est froid , parfois glacial , mais JiDé ne
recule devant aucun obstacle , »en décapotable je roule décapoté « , il
en profite pour photographier en direct, ce qui est dangereux , ces
bolides sont des chevaux de course qu’il faut toujours maîtriser
.
Nous arrivons à Murinais , lieu de rendez-vous , nous avons la bonne
surprise de voir Patrick et Rachel , venus en presque voisins ,
participer quelques heures à cette escapade hivernale, Patrick n’a plus
sa MG , mais on sent que la fibre MG n’est pas éteinte . Alain qui
arrive directement du Doubs , de Besançon , est là , bien en forme , sa
MGB bleue avec l’hard top crème trône fièrement sur la place , j’ai
ouïe dire qu’elle avait donné quelques inquiétudes , qu’Alain jusqu’au
dernier moment s’était activé à son chevet , mais ils sont là tous les
deux , contents de se retrouver entre MGtistes , un coucou à Dominique
, manquent Philippe et son coéquipier que nous ne connaissons pas
encore. Bon , les discussions et les regards , l’intérêt et les égards
sont pour la petite MG , la fameuse petite sœur , Lionel et M.Claire
expliquent , racontent, retracent les améliorations , les
transformations , les petits détails qui les ont beaucoup occupés ces
derniers temps , n’oublions ni les pommes , ni les cerises , mais chers
lecteurs vous allez me dire qu’il n’y a pas de comparaison possible ,
que la passion de la compétition , de la vitesse est noble tandis
qu’une pomme ou une cerise quoique succulentes ne susciteront jamais de
passion digne de ce nom…
Entre temps Philippe et Franck sont arrivés ,
la petite place s’anime , sur les photos on peut voir les garçons
s’activer pendant que les trois filles papotent de la vie quotidienne ,
s’informent de l’état de santé de l’un ou de l’autre , en un mot les
filles sont un peu dissipées , je n’oublie pas de mentionner le frère
et la belle sœur de M.Claire qui sont venus accompagnés du petit Nohé ,
tellement intimidé qu’il ne sait plus s’il a deux ans ou trois ans
.L’heure avance, le repas est prévu à l’auberge « des saveurs » , un
peu de chaleur nous fera du bien. Les sujets à table sont multiples
mais l’un d’eux est récurrent : les radars , petits engins maléfiques
placés sournoisement au bord des routes , attention , j’ai une position
très claire sur le sujet , placés à des endroits dangereux ils sont
indispensables mais la plupart du temps , c’est uniquement pour « faire
» de l’argent , j’ai suivi sur ma radio préférée , une horrible
gauchisante, une émission où le journaliste relatait le prix des radars
, leur entretien, la pose des panneaux, leur « dépose » pour les
remplacer par des panneaux dits pédagogiques, le prix de ces derniers ,
la mobilisation de la gendarmerie … un gouffre financier plutôt qu’un
gain … Alors forcément quand nos pilotes de MG se retrouvent , il y en
a toujours qui ont une aventure vécue à raconter , forcément au
détriment de la dite maréchaussée bien entendu… Deuxième thème , les
requins , y-a-t-il un rapport ? Un lien quelconque ? Peut–on
qualifier certains de requins ? Je vous laisse choisir , en fait Rachel
et Patrick devaient repartir à La Réunion ou aller à Madagascar , d’où
la discussion , requins dangereux , pacifiques , des blancs, des
dormeurs, Patrick raconte des mésaventures plutôt dramatiques vécues
par des amis…
Le dessert arrive et dans son sillage le départ ,
Rachel
et Patrick nous quittent , bien déçus mais réalistes , dans la vie il y
a toujours des choix à faire. Dehors le soleil continue à être présent
dans une atmosphère un peu frisquette , les MGA , sûres d’elles
s’avancent « up down » , les MGB ont coiffé leur hard top , celle
d’Alain un hard top crème , très chic , celle de Bernard noir , ce qui
lui donne une allure plus stricte , et notre petite dernière , Lionel
ne veut pas la « pousser », ils viennent de la récupérer deux jours
plus tôt, il s’agit de la prendre en main, de la sentir, de la
posséder. ( J’entends déjà les remarques de quelques habitués du forum
à la lecture du vocabulaire employé , je dois donc rappeler mon esprit
féministe, pour qu’il n’y ait pas de suspicion . Les équipages sont
enthousiastes , ils ont revu toute leur mécanique , changé quelques
pièces , amélioré d’autres, les bolides sont fin prêts, et je suis
heureuse de voir s’élancer la MGA de Philippe sans à-coups , tout en
douceur, j’avais été si désappointée il y a deux ans lorsque nous
l’avions abandonnée dans la montée du col de la Colombière , elle est
faite pour la conquête pas pour la défaite.
Un petit clin d’œil à la »
feu « MGA crème d’Yves qui était si glamour… ( petit bonjour à
Françoise et Yves.) Nous voilà partis, au préalable , il a été convenu
que le premier s’arrêtait avant le pont sur l’Isère , pendant ces deux
jours et demi , cette précaution nous a permis de ne pas laisser seul
un pilote face à un problème . Ces haltes servent de mises au point ,
permettent de faire des photos ( nous allons traverser des
contrées
absolument superbes), l’humour est également de mise , d’ailleurs
l’humour et la bonne humeur sont la condition première pour participer
à ces escapades, Alain a dû refaire le plein , il s’inquiète mais
l’ensemble
des pilotes le rassure, allons en route , ce n’est pas le moment de
tergiverser , les moteurs ronronnent de plaisir à la perspective de
franchir des cols enneigés, de déraper dans les passages glacés mais
attention les dérapages sont contrôlés , de découvrir ou redécouvrir le
Vercors, de se coltiner avec les routes ou cols mythiques du Monte
Carlo…
Tout le monde est là, avant de franchir le pont sur
l’Isère,
une certaine impatience est palpable, va-t-on avoir de la neige ?
Est-ce que les voitures vont relever le défi ? Philippe nous a imprimé
un road book très pro ( petite digression) je dois avouer que
quelques
jours plus tôt Bernard était arrivé dans le séjour alors que je lisais
tranquillement avec un chronomètre dans les mains , un chrono mais pour
quoi faire lui demandais –je étonnée, ben, pour calculer les temps,
pour faire comme si on faisait vraiment le Monte Carlo, mais tu sais,
c’est juste pour s’amuser, pour nous, il n’y a pas d’obligation… aïe,
aïe, je réalise que je vais devoir faire des opérations tout en
regardant le road book, en m’accrochant où je peux dans la voiture…
l’escapade annoncée se transforme en mini rallye… le chrono n’est pas
au point, même Bernard s’énerve, eh bien , ce n’est pas gagné… Je sens
à l’avance l’agitation dans la MGB lorsque nous serons sur place… Mais
Bernard va chercher un deuxième chrono, ces hommes ne manquent pas de
ressources lorsqu’il s’agit d’assouvir leur passion… Bon, ce dernier
chrono semble mieux fonctionner, tout au moins être plus fiable que
l’autre, je me dis qu’il est plus prudent que je taise mes inquiétudes,
que nous aviserons sur place… (petite digression terminée…)
Donc
c’est parti pour la montée sur Presles , la route est sèche mais c’est
le redoux , nous n’allons pas jouer au Petit Poucet qui, lui, a semé
les cailloux, nous allons, nous, tenter d’éviter ces dizaines voire
des centaines de pierres, plus ou moins grosses, plus ou moins
pointues, plus ou moins bien placées sur notre trajectoire, pendant
toute
notre balade, les pilotes vont devoir contourner, se faufiler,
glisser entre ces obstacles qui peuvent être très dangereux pour nos
voitures au châssis très proche du bitume.
La MGA de Philippe et Franck
s’élance en tête, les copines suivent sagement, route jusque Presles
sans histoire, mise à part cette multitude de cailloux, après Presles
le paysage s’ouvre sur des falaises abruptes, c’est superbe, tiens le
panneau annonçant Choranche, pour ceux qui ne connaissent pas, les
grottes sont à voir absolument, pour la grotte en elle-même mais aussi
pour la végétation, les falaises, l’atmosphère de ce lieu, à éviter
peut-être les week end, nous descendons les gorges de la Bourne, très
encaissées un léger soleil fait ressortir le blond du calcaire, les
moteurs tournent rond, les voitures virent, grimpent, s’élancent,
suivent sans difficulté la route sinueuse qui nous ramène en pays
civilisé, nous traversons Pont-en-Royans désert, cela change des
périodes touristiques, j’avoue que je ne regarde pas le fameux road
book puisque nous sommes dans le sillage de la MGA noire, qui… va se
tromper mais pas vraiment… nous nous retrouvons à la sortie de St Jean
en Royans, regroupement, rigolades, plaisanteries, mises en boite
,l’ambiance habituelle , oh, une petite visite d’une mini recouverte
d’autocollants de rallyes, le conducteur a reconnu Philippe, qui si
je me souviens bien, lui avait rendu service l’an dernier lors du Monte
Carlo Historique, Alain s’approche et effectivement reconnaît
le
pilote, questions d’usage, que faites-vous ? Avec quel organisateur ?
Où allez-vous ? Quelle question, juste une néophyte comme moi ignore le
pourquoi de notre présence en ce lieu !
Pendant le repas, il avait été
question de l’Echarasson, mais je n’y avais pas prêté attention, d’un
seul coup, je réalise que nous sommes au départ d’une SPECIALE du
Monte Carlo, j’essaie de rester sereine lorsque j’entends nos deux
Minitistes expliquer que nous n’allons pas nous amuser, que c’est
gelé, archi gelé… Et pour corser un peu la difficulté, c’est là que
je mets le chrono en route, je dis tout de suite que je ne suis pas
comme Franck, qui va calculer et suivre à la seconde ou à la minute(
?) la progression de la MGA, B. avait déjà fait les calculs, moi, je
note, tout au moins j’essaie de trouver un certain équilibre pour noter
ce que j’annonce à B., tant pire pour JiDé qui se débrouille tout seul
derrière nous sans pneus clous, il comprendra le soir quand je lui
expliquerai que nous l’avons laissé à ses glissades car nous
chronométrions le parcours…
Le paysage environnant est magnifique, hors
du temps, un vrai régal pour les photographes, les sapins et les
feuillus sont recouverts d’une fine pellicule de neige qui donne à
l’ensemble une impression de légèreté , d’intemporalité, de grâce, la
MGB qui est en tête, caracole, tressaute, bondit, virages, lignes
droites, courbes, rien ne lui résiste et nous arrivons indemnes à la
sortie, personne en vue, B. sort vite de la voiture pour photographier
les heureux équipages qui arrivent tout joyeux, JiDé qui était
descendu de sa voiture au panneau « col de l’Echarasson » a dû faire
des manœuvres savantes pour repartir, Philippe et Franck sont tout
sourire, apparemment les calculs sont bons, Alain a fait de
magnifiques photos et M.Claire et Lionel sont ravis de leur petite,
qui s’est bien comportée dans cette première difficulté, elle tient
bien, elle a de l’avenir cette petite !
Que c’était beau, je n’irais
pas jusqu’à dire, que c’était bon ! Nous avons eu la chance de ne
rencontrer personne, par contre pendant que B. se dépêchait de se
mettre en place pour immortaliser l’arrivée de ses copains, j’ai vu
arriver à toute allure par une petite route en contrebas une Kia, qui
sans hésiter s’est élancée dans l’Echarasson, visiblement pour tester
la voiture, mais je me suis dit qu’elle allait gêner les MG, les
croisements se sont faits sans anicroche, chacun à sa place. Ouf,
c’est ce que je redoute toujours, le conducteur inexpérimenté, ou
affolé qui roule au milieu de la route obligeant B. à mordre sur le
bas-côté, à cette seule idée, j’en ai la chair de poule. Rien de
tout cela, après de nombreuses photos, nous revoilà dans nos voitures,
la MGB en tête, B. connaît bien la contrée, le paysage est toujours
aussi apaisant, feutré, la neige n’est pas un obstacle tout au
contraire, elle nous enveloppe, nous protège, ah zut, des voitures
modernes, plein de voitures modernes garées sur le bord de la route,
bien sûr, qui dit montagne et neige dit station de ski, une petite
station de ski Font d’Urle fait le plaisir de dizaines de skieurs, la
journée est bien avancée, beaucoup rejoignent leur véhicule avec cette
démarche déhanchée peu élégante, grotesque dès l’instant où nous
quittons les skis, nous ressemblons à des pantins désarticulés,
souvent dangereux et irresponsables avec les skis pas toujours en
équilibre sur l’épaule, les bâtons qui ressemblent plus à des piques
agressives qu’à des aides pour se déplacer, B. s’énerve, nous
n’évoluons pas dans le même monde, c’est la même situation lorsque
nous nous retrouvons avec des raquetteurs qui saccagent notre trace et
qui se permettent de passer partout en laissant derrière eux des trous
béants qui heureusement seront effacés par la prochaine neige, bon je
digresse , revenons à notre route, la station est maintenant dépassée ,
nous pénétrons dans une partie très boisée, peu hospitalière mais les
voitures ont adopté un rythme de croisière et nous arrivons en vue de
Vassieux, haut lieu de la Résistance contre les nazis et Vichy, un
Musée de la Résistance et le Cimetière national du Vercors nous
rappellent cette période tragique où des centaines de militaires et
civils ont payé de leur vie pour que les générations suivantes puissent
vivre en paix…
Nous parvenons sans encombre à la station du col du
Rousset , c’est de là que nous sommes partis il y a au moins vingt ans
pour faire la traversée du Vercors à ski de fond, nous étions jeunes
alors, c’est une jolie randonnée par beau temps, j’en garde un bon
souvenir malgré quelques chutes mémorables ( !), ce tunnel est une
vraie frontière presque naturelle, un versant froid, sombre quelques
mètres plus loin, la clarté, l’impression d’être dans le sud, ce col
marque la limite climatique des Alpes du Nord et du Sud, c’est
toujours impressionnant, vert sapin sur un versant, luminosité
méridionale de l’autre, nous étions partis en tête, B. se hâte de
descendre de voiture pour filmer les MGtistes au sortir du tunnel, brrr
ciel lumineux, oui mais au prix d’un vent froid et violent,
j’avais envie de prendre l’air mais les rafales m’en dissuadent, je
vieillis, quand je pense à notre montée à vélo de course de ce col il y
a… pas mal d’années c’est ainsi que nous connaissons l’hôtel de Die.
B. attend stoïque, attentif à garder sa casquette vissée sur la tête,
les MG arrivent et plongent dans cette descente magnifique surplombée
par les falaises qui resplendissent au soleil couchant, la vue est
magnifique, tellement magnifique que JiDé veut s’arrêter promptement
pour en saisir un instant et… bascule légèrement dans le fossé, pas de
dégâts juste amusement de la galerie mâle qui mitraille notre
malheureuse MGA aussi penaude que son pilote, qui se doit de donner
plein d’explications pour se sortir des plaisanteries de ses
copains.
Qu’ils sont contents ces hommes de soulever notre MGA
sans trop
d’efforts, et hop on commence par l’arrière, puis l’avant, en un tour
de main le tour est joué, il est temps de profiter du paysage JiDé a
eu l’excellente idée de se déséquilibrer dans un virage à l’abri du
vent, la halte se transforme en pause – photographique mais Lionel et
M.Claire qui étaient devant doivent s’inquiéter de ne pas voir venir la
troupe et à regret chacun regagne sa monture. Quelques virages plus
bas, nos MG 1300tistes qui se sont posés et qui ont fait moult photos
des falaises calcaires qui tombent abruptes et forment une véritable
muraille surplombant la dépression du bassin de Die se demandent ce qui
se passe , toute l’équipe sauf nous s’arrête pour raconter l’Evénement
du jour et… c’est nous qui allons maintenant nous demander ce qui se
passe car nous ne voyons personne derrière nous, nous arrêtons la
voiture à l’entrée de Chamaloc, un bon quart d’heure s’écoule, ah les
voilà , c’est tout bête Philippe et Franck sont tombés en panne
d’essence, les prémices d’un petit quelque chose qui se découvrira le
lendemain. JiDé qui va être l’ange gardien de cette sortie a pu les
dépanner ayant un jerrican dans son coffre au cas où…
Nous arrivons à
l’hôtel juste avant la nuit, M.Claire et Lionel en bons épicuriens (
au bon sens du terme) nous invitent dès le parking à fêter la première
partie de la balade en nous offrant un verre de Frontignan, ils
pensent à tout ces petits jeunes, un peu de nostalgie du pays ? Nous
leur faisons confiance pour la qualité du vin offert, ils ont une
propriété de cerises et de pommes mais Lionel est aussi un fin
connaisseur des différents cépages (j’en reparlerai plus tard), ils
auraient pu être d’excellents vignerons… L’accueil à l’hôtel « Escale
de Die » est sympathique, un repos bien mérité, et le groupe se
retrouve au salon pour partager les photos, les envoyer sur le forum
pour ceux qui sont restés chez eux, j’ai fait des photos de nos
smartphones-addicts, pour la bonne cause bien sûr… A table presque
tout le monde opte pour les ravioles gratinées, salade… , mais le
choix du vin est plus problématique, et c’est de ma faute car j’ai dit
qu’en bonne Champenoise d’origine avec des grands-parents tout tout
petits vignerons, je ne buvais pas de Clairette de Die, à moi les
moqueries, les haros sur mon manque d’ouverture d’esprit… On ne se
refait pas, mea culpa, mais je ne peux boire ce genre de breuvage… B.
et Lionel trouveront un vin qui plaira à tous, sauf JiDé qui boira un
verre de blanc.
Inutile de dire que la conversation va porter en
partie sur le vin, les cépages, le bio, les malhonnêtetés des
producteurs bios, les pesticides, fongicides, les abeilles… et les
voitures et le trajet du lendemain avec un problème crucial à résoudre
: le lieu du déjeuner du lendemain, est-ce que l’on déjeune, et si oui
où, car les auberges contactées par B. sont fermées en cette période de
l’année et Laragne où il y a des possibilités se trouve à 60 km de Gap,
trop près de l’arrivée, donc trop tard pour déjeuner. Nous allons
nous coucher sans avoir résolu cette question, la nuit porte conseil.
Dernière plaisanterie à l’encontre du perfectionniste
Alain, qui a
consigne de ne pas toucher au moteur de sa MG … Nuit réparatrice, petit
déjeuner très copieux, c’est rare en France, grand soleil, une
grande journée commence.
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Hivernale
MG 2013
des 26,27,28 janvier 2013,
par Marie-Françoise.
dimanche 27 janvier
Les voitures sont bien
garées
sous leur auvent , beau soleil , ambiance
chaleureuse , la météo est de notre côté, nous allons avoir une superbe
journée , il ne faudrait pas oublier la photo devenue traditionnelle ,
les voitures alignées encadrées par les pilotes , copilotes , on se
croirait au Mans , un peu exagéré allez-vous dire , mais l’essentiel
est de le croire . N’oublions pas l’agitation des fourmis autour des
voitures , avant de les déplacer, ( tu vois Lionel, je ne dis pas
abeilles , bien que chacun ait son occupation, son programme) . Les
capots sont soulevés , et à chaque matin cette effervescence garçonne
qui donne tout son charme à une préparation indispensable, pour nos
jolies grands-mères , alertes , dynamiques , sportives certes mais
elles ont l’âge de leurs durites . Ca y est les moteurs tournent , tout
va bien, mais non, soyons plus attentifs, notre petite dernière fait
des caprices de jeune première , Lionel essaie , une fois, deux fois,
rien , vraiment rien , pas la moindre velléité de démarrer , M.Claire
le « start pilote » bien en main , suit les directives de son pilote
préféré mais le moteur demeure muet , pas la plus petite palpitation,
alors nos conducteurs expérimentés accourent , instructions , conseils
, hypothèses , personne ne s’inquiète , c’est juste que notre petite a
besoin de réglages , rien de grave et voilà, elle se réveille , Lionel
peut se mettre en position , jolie brochette , les carrosseries
brillent , elles peuvent se faire photographier , on n’hésite pas ,
elles sont prises sous toutes les coutures , sauf de dos qu’elles ont
pourtant rond . Nous partons en tête pour prendre de l’essence , la
prochaine étape est « le col de Pennes » , à la station je regarde sans
vraiment être attentive (c’est un tort ) les voitures qui passent et
lorsque B. remonte en voiture et me demande si tout le monde est passé,
je lui dis que j’ai vu Philippe et Franck , puis Lionel et M.Claire ,
et que JiDé et Alain ont dû passer devant…
La route est calme , B. prend son allure de croisière,
rattrape la 1300, la dépasse, file, soudain un mini choc , quelque
chose vole devant le pare-brise, la jolie plaque de Philippe fixée par
des petites ventouses n’a pas supporté l’allure soutenue, demi-tour
mais M.Claire avait déjà récupéré le morceau de plaque restant, il n’y
avait pas de circulation, ce n’est qu’un petit incident.
Le paysage alentour est méditerranéen, terrain sec,
petits pins, on est versant nord, pas trop ensoleillé, on entame la
montée à vive allure du col de Pennes, ce n’est pas non plus un col
prestigieux, la montée est facile , presque un jeu d’enfant pour nos
pilotes professionnels, il culmine quand même à 1040 m, le ciel est
clément, l’ atmosphère est douce, le moment est propice pour diverses
plaisanteries, pour des commentaires sur la panne d’Alain, comment
cela, quelle panne ?
voilà il faut bien l’avouer, une MG et là il s’agit de
la MGB bleue au hard top crème d’Alain qui n’a pas voulu redémarrer à
l’hôtel, les experts présents ont tout de suite diagnostiqué la panne,
la fautive n’est que la pompe à essence, élément négligeable comme
chacun le sait, on sait maintenant pourquoi cette coquine avait des
ratages, mais la pompe, je m’imagine bêtement une pièce imposante,
personne ne se promène avec une pompe de rechange ! On a un régulateur,
une bobine, des bougies, plein de petites choses qui peuvent servir
mais en fait renseignements pris, Alain et Bernard en ont toujours une
dans leurs trésors au cas où… pas de chance… pourtant il ne faut pas
désespérer, c’est la valeur, la richesse du groupe, le miracle s’est
manifesté en la personne de JiDé, car oui miracle, JiDé en avait une,
qui était la même que celle de la MGB , deuxième miracle, incroyable,
j’entends toujours dire que les Anglais ont l’habitude d’introduire des
pièces d’un ancien modèle dans un nouveau, je schématise, toujours
est-il que la panne s’est transformée en un jeu de démontage-montage,
un vrai jeu d’enfant pour notre expert JiDé, les photos l’attestent,
qui n’hésite pas à se retrouver allongé sous la B, je suis admirative,
changer une pompe semble plus facile que la pose d’une prothèse
dentaire ( cette dernière est peut-être plus douloureuse).
J’en profite pour faire un petit coucou à Sandrine qui
doit être sous le charme de son chevalier « sans peur et sans reproche
», et pour ceux, ignorants de notre histoire Bayard est mort dans un
hameau des alentours de Pontcharra, qui est devenue la ville du
chevalier Bayard, le lycée où j’ai sévi de nombreuses années s’appelle
« Pierre du Terrail », le patronyme de Bayard. ( Digression terminée)
Je disais que cette pose au col de Pennes s’est
prolongée pour faire quelques photos, s’assurer que tout va bien, et
c’est reparti pour quelques virages, route sèche, la descente est
magnifique, petite route étroite à flanc de montagne, paysage aride,
surtout éviter les cailloux, les rochers calcaires nous rappellent que
nous sommes dans les Préalpes, le relief est compliqué, tarabiscoté, la
MGB enfile les virages en zigzaguant entre les cailloux, et une
rencontre inattendue, nous allons vivre un moment émotionnel intense,
juste avant Pradelle, de loin j’ai été intriguée par une tache sombre
sur la ligne droite en bas du col, je dis à B. de ralentir, et… un
magnifique chamois bien campé sur ses quatre pattes au beau milieu de
la route, surpris par le bruit inhabituel d’une MGB, qui nous attendait
et qui en une fraction de seconde, fit demi-tour pour plonger sans
hésiter en contre-bas de la route, quel bonheur, vision fugace,
empreinte d’émotion, j’espère que nous ne lui avons pas faire prendre
une direction dangereuse car plus tard nous allons croiser des voitures
de chasseurs… Arrivée à St Nazaire le Désert, les noms des
villages sont toujours symboliques, Fontfroide, les Oulles du Diable…
ici pas d’agitation, pas de stress, pas d’énervement, pas de
circulation sauf celle des chasseurs.
L’arrêt à St Nazaire au soleil est bien sympathique,
l’auberge est fermée, mais le soleil nous réchauffe, Philippe a eu
Alain ou JiDé au téléphone, tout va bien, ils arrivent, j’ai un petit
creux et M.Claire me propose une pomme, laquelle me direz-vous, une
Pink Lady ? une Melrose ? une Elstar ? ou une Granny Smith
? un joli éventail proposé par M.Claire et Lionel, je m’y
perds, ne pas oublier Ariane… Eh bien non, j’ai tout faux, c’est une
Joya, introduite en verger sous le nom agronomique de Sundowner,
originaire d’Australie. Délicieuse, ferme, pas trop acidulée, les
amateurs pourront demander à nos valeureux arboriculteurs plus
d’informations, mais quel délice, que de qualités pour ce fruit
extraordinaire, excellent à manger, cru, cuit, sur les tartes, dans les
gâteaux, en compote, ne pas oublier l’Apfelstrudel, le gâteau préféré
de Bernard qui est capable de faire des kilomètres pour en acheter un,
surtout le savourer, en plus la pomme est un fruit pratique, il ne
s’abîme pas facilement, on peut le transporter dans un sac, on le
consomme à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, quant à nous
au chalet d’alpage, à l’abri des souris, j’en conserve tout
l’hiver.
Entre- temps, l’intermède est terminé, nous avons
entendu les moteurs résonner au bas de la descente, nos deux compères
nous ont rejoints, quelle bonne humeur, Alain tout souriant accepte
avec complaisance les plaisanteries du groupe, quant à JiDé, comme à
son habitude, «il se la joue » modeste mais avec une telle gentillesse
que l’on a envie de renchérir sur les difficultés du changement de
pompe… En fait, j’exagère JiDé a tout de suite expliqué qu’il n’y avait
aucune raison d’être admiratif, qu’il savait exactement ce qu’il
fallait faire, c’est notre Speedy de la pompe à essence… Quel plaisir
de se retrouver, la pause s’éternise, il n’y a que nous sur cette
petite place devant la mairie, personne pour venir admirer nos jolies
grands-mères qui sont habituées à plus d’égards.
Cependant il est grand temps de reprendre la route et
quelle route… Entre St Nazaire et Chalançon nous ne sommes pas sur
n’importe quelle portion de route, il s’agit d’une Spéciale du Monte
Carlo, montée au col des Roustants où toute l’équipe se retrouve, les
troupes sont fraîches, le ciel est un peu voilé, quelques minutes pour
une nouvelle série de photos, courte pause personnelle : car je me dois
de corriger une grossière erreur à propos de la MGA de Philippe, que
j’ai toujours vue noire, mais que voilà ma pauvre dame, elle n’est pas
noire, quand on n’y connaît rien on n’écrit pas sur les MG ! Elle est
British Racing Green (d’origine ?), je me fais expliquer, je ne
comprends pas tout de suite, B. s’énerve et pense « elle n’y comprend
rien cette nana, déjà parler de noire alors qu’elle est verte et en
plus elle n’est pas verte mais British Racing Green »… C’est comme
confondre une Melrose avec une Granny Smith, bon, je me sens
déculpabilisée, j’ai reconnu mon erreur.
Descente sèche et
ensoleillée
sur Rémuzat où Philippe doit prendre de l’essence et bis repetita…
Force est de constater une belle flaque d’essence sous le réservoir de
la MGA : il y a donc bien une fuite d’essence, JiDé qui ne recule
devant aucun obstacle s’allonge sous la voiture, mais ne voit rien de
précis, le capot est soulevé, les hommes se perdent en conjectures, un
caillou, un joint, aucun ne voit l’origine de la fuite, fuite n’est pas
mortelle, Philippe et Franck vont pouvoir s’adonner à leur passion,
psychologiquement ils se sentent dans l’ambiance rallye, concentrés,
attentifs au road-book, surtout ne pas se laisser divertir par les
autres qui semblent se « ficher » du travail minutieux de préparation
du road-book ajouté par Philippe, vous vous rappelez l’histoire du
chronomètre (!), la troupe repart pour aborder le col de Soubeyrand au
pied duquel nos deux gaillards font un « stop » pour pointer leur
départ en régularité, la MGA British Racing Green bondit, s’élance,
mais pas trop, attention c’est du lourd, du sérieux de la Régularité,
nous les laissons mener leur vie, quant à nous arrêt au col, photos,
papotages, chacun vante le confort tout relatif de son habitacle, une
photo gros plan sur l’intérieur de la lumineuse MGA, où JiDé nous
explique qu’il est protégé par le couvre-tonneau, qu’il ne souffre pas
du froid, nos rallye-men nous passent sous le nez, nous snobent
gentiment, Franck le regard fixé sur le tripmaster indique à Philippe
leur situation par rapport à la vitesse choisie, j’ai cru entendre
parler de secondes, de vrais pros.
La descente est
longue, sèche, il
n’y a qu’à admirer le paysage, nous apercevons dans le lointain les
pentes enneigées du Ventoux, plus question de chrono, la vie est belle,
les voitures se laissent guider d’une main ferme, fin de la Spéciale,
arrêt pour tous au carrefour avant St Auban, car une question latente :
mangeons nous ou pas ? C’est une question cruciale, si cruciale qu’elle
n’a pas pu être tranchée, c’est comme dans les réunions
internationales, nous avons laissé la question en suspens, pour devoir
la régler rapidement maintenant, B. avait noté des adresses, il avait
déjà téléphoné à Laragne au cas où nous ferions ce choix d’arrêt
disproportionné par rapport à notre arrivée à Gap, pas de
tergiversations inutiles, aucune possibilité de se restaurer à Laragne,
reste toujours l’interrogation, arrêt–repas ou non, chacun y va de son
argument, nous avons bien petit-déjeuné, nous pouvons passer un repas,
pas question dit un autre, j’ai faim, on doit bien trouver quelque
chose d’ouvert, B. essaie d’appeler une auberge à proximité, oui, on
peut nous accueillir sous condition de ne pas être exigeants !
L’affaire est décidée, ouf, les affamés retrouvent des couleurs, vite,
plus de temps à perdre, on remonte en voiture et chemin faisant nous
allons nous retrouver dans un défilé, pas le Grand Canyon, ni les
gorges du Verdon, mais que c’est beau, apparemment c’est l’Ouvèze qui
coule en contre-bas, qui s’est frayée un chemin entre ces parois
calcaires, il faudra revenir en été, mais nous voilà au carrefour, B.
tourne à droite, l’auberge est là, les voitures ont de la place le long
de la route, une petite pause est bienvenue.
L’accueil est sympathique mais comme le fait remarquer
Franck, pas très commerçant, jugez plutôt, l’aubergiste nous dit : »
j’ai 4 terrines de lapin et 4 assiettes de charcuterie, puis 4 parts de
sanglier ou 4 parts de canard ». Nous allons tous trouver notre
bonheur, d’autant plus que l’aubergiste ajoute que nous sommes leurs
premiers clients depuis 2 ou 3 semaines ! En fait les portions sont
énormes et les mets délicieux, il était temps d’arriver, 3 Néerlandais
se voient proposer des steaks et des motards peu après repartent
penauds, il me semble qu’on aurait pu leur faire une omelette… je
comprends qu’ils n’aient pas des réserves pour tenir un siège mais un
petit quelque chose de chaud… En non-période de vacances il faut
toujours se méfier, l’histoire de la fuite d’essence occupe une partie
des conversations, chacun raconte sa montée du col, il est question
aussi de la prochaine virée en Corse, sans ceux qui travaillent, ce
n’est pas juste mais c’est une question d’âge ! L’après midi est fort
avancé, les estomacs ne crient plus famine, nous traversons les gorges
de la Méouge, petite route creusée dans la paroi en surplomb, cette
route en balcon nous enchante, la vue est réellement superbe, à refaire
aussi au printemps, nous n’avons pas fait de halte car nous venions de
repartir mais quelques photos ont quand même été faites, nous nous
contentons de suivre la route en direction de Laragne, nous passons
Laragne nous sommes étonnés de voir plein de vergers, des pommiers
? des cerisiers ? non, nos arboriculteurs préférés vont nous
dire à la halte suivante , qu’il s’agit d’abricotiers !
Mais notre
balade n’est pas un stage d’étude sur les arbres fruitiers mais de
faire quelques Spéciales du Monte Carlo, justement encore une au
programme Barcillonnette-les Savoyons par le col d’Espréaux, Philippe
ragaillardi par les précédentes Spéciales choisit une moyenne haute
alors que la route est assez vite enneigée, qu’elle est étroite et
verglacée, c’est le versant nord, les conditions sont hostiles,
pourtant les voitures restent vaillantes, pas une défaillance, on peut
même dire qu’elles sont à l’aise, nous sommes partis en tête pour faire
des photos, regroupement aux Savoyons, mise au point pour les quelques
vingt kilomètres qui nous restent, B. a évoqué la choucroute copieuse
du soir, les papilles de certains sont déjà en alerte, puis la journée
a été riche en cols, virages, attention et nous ne voulons pas arriver
à la nuit à Gap, la descente va être périlleuse car les voitures
louvoient entre les pierres, nous arrivons sans encombre sur la route
de Veynes, nous retrouvons la circulation du dimanche soir, l’hôtel
Carina à Gap nous attend, l’objectif choucroute, la vraie, l’alsacienne
est au programme, M.Claire et Lionel nous offrent de nous retrouver
dans l’un des salons de l’hôtel après un peu de repos.
A l’heure dite, nous nous retrouvons devant une
clairette de Die, et un muscat de Lunel accompagnés d’un St Genix et
quelques gâteries, bien sûr, la clairette,je ne vais être la
seule à préférer le muscat, très bon qu’ils nous ont apporté, je ne
critique pas ceux qui aiment la clairette, je reconnais bien volontiers
que certains champagnes peuvent être imbuvables, je reste correcte, je
n’emploie pas d’autres termes plus adéquats pour les qualifier, toute
la soirée je serai taquinée pour mon manque d’ouverture vis à vis du
vin, mais j’assume bien volontiers. Inutile de décrire l’ambiance après
cet apéritif, Alain qui m’avait vanté un Chignin Bergeron bu à Noël en
arrive même à affirmer que la clairette vaut bien un bon champagne
! je pense qu’il est temps de se mettre à table, mais le-dit
Alain tient à remercier JiDé pour son aide et offre l’apéro, un bon
Gewurztraminer, Lionel explique les cépages, il en connaît un brin
comme je l’ai déjà mentionné, il m’apprend une expression en nous
disant que Bernard aime » les vins de soif «, ce soir, c’est sûr ce ne
sont pas des vins de soif, pour accompagner la fameuse choucroute nous
commanderons du Silvaner… le serveur en prenant la commande avait
demandé si nous prenions avec « jarret » ou « sans jarret », les plus
affamés ont pris avec… quelle stupeur en voyant les deux plats arriver,
nous pouvions largement inviter encore 8 personnes, car une part de
munster suivie par un kouglof glacé… là, on n’en peut plus, on demande
grâce… conversations diverses qui vont des vins, de l’alimentation à
Josiane Balasko , Yougoslave ? Croate ? Tchèque ? pourquoi a-t-on parlé
d’elle, je ne m’en souviens plus, elle est Croate… La salle de
restaurant s’est vidée, il est temps d’aller se reposer pour digérer
les kilomètres mais surtout la choucroute, succulente mais bien trop
fournie….
bonne nuit au chaud.
Hivernale
MG 2013
des 26,27,28 janvier 2013,
par Marie-Françoise.
lundi 28 janvier
Déjà un rectificatif pour le
texte sur dimanche, c’est très important, B. m’a dit qu’il s’agissait
non de Silvaner mais de Riesling, je
dois être le plus exact possible, car je suis bien consciente qu’il y a
par ailleurs des oublis, des erreurs, des survols parfois hasardeux…
Bonne nuit
paisible, la choucroute a été bien digérée, ( je rappelle
que c’est un plat alsacien et non allemand), B. qui a entendu passer
dans la nuit les chasse-neige s’est levé et m’a dit, il neige.
Effectivement au réveil 10-15 cm de neige recouvrent les voitures et
leur donnent un aspect insolite, la MGA de JiDé garée près de l’entrée
suscite la compassion du personnel de l’hôtel, qui nous dit qu’elle
aurait mérité un meilleur traitement, notre déesse a pris un petit air
tristounet avec sa couche de ouate qui l’emmaillote. A-t-elle été
blessée ? Souffre-t-elle ? Elle est bien pâle ! Non, rien de grave,
docteur, elle a juste besoin d’un bon balayage, et elle retrouvera ses
couleurs de grande sportive.
Cependant les
estomacs ont besoin de
réconfortants et justement l’hôtel Carina a tout prévu, ceux qui se
contentent d’un café noir pour le petit déjeuner ne seront pas
intéressés, mais les gourmands ne pourront pas résister au grand choix
de gâteaux proposés dont le Kouglof ( le vrai, pas glacé), aux
multiples confitures, fruits, mueslis, multiples pains, compotes,
fromages fouettés et pour ceux qui sont plutôt « salés » la charcuterie
et le plateau de fromages…
Vous comprenez qu’il faut mieux avoir un
grand appétit ou considérer ce » petit « déjeuner comme un encas
copieux avant des activités physiques, pas sportives vue la lourdeur
de l’estomac ! Et ce matin, celles-ci consistent au balayage des
voitures, priorité pour JiDé qui doit rejoindre son travail en début
d’après-midi, chaque chose en son temps, voici venu celui du travail,
il sera donc le premier à partir, nous lui souhaitons bonne route, il
va vers le soleil, il ne devrait pas avoir de problèmes, nous le
remercions, particulièrement Alain qui aurait été bien embêté sans son
aide précieuse. Maintenant, les autres voitures, B. qui a prévu la
balayette s’active, comme toujours, nous les » nanas », avons
toujours un regard critique sur l’agitation des « gars » qui d’un seul
coup pour choyer leur bijou se parent de qualités de femme de ménage…
juste un petit clin d’œil moqueur.
Ah ce réveil ce
matin avec ce ciel
bleu profond des Alpes du sud, ce paysage de neige, ces cimes
étincelantes au soleil levant, bien sûr aussi un petit air vif mais on
respire, on se sent revivre, une superbe journée s’annonce, une vraie
hivernale. Je parlais d’air vif, les moteurs n’apprécient pas
toujours et revoilà notre jeune princesse qui fait des siennes, chacun
est à son chevet, et après moult efforts le moteur ronfle, Lionel
surveille, pied léger sur l’accélérateur, ne pas l’étouffer, juste
maintenir la pression, et ça marche, chacun va pouvoir aller récupérer
ses affaires, payer sa note, très modérée, merci à l’hôtelier, le
road-book est sorti, nous nous retrouvons à 3 voitures, nous laissons
Lionel et M.Claire qui vont eux aussi rouler vers un climat plus
clément, ils ne savent pas encore très bien quel trajet adopter mais
c’est vers le sud, quant à nous sus au nord, les montagnes, les
routes escarpées, la neige, le soleil, l’enthousiasme de rouler sur
des routes enneigées…
Itinéraire
identique à celui de la veille pour
commencer, nous nous retrouvons avec une circulation des matins après
une bonne chute de neige, c’est-à-dire des conducteurs qui n’avancent
pas, des camions qui vous envoient des giclées de neige mouillée et
sale, des voitures qui roulent au milieu de la chaussée, bref
beaucoup de tension pour nous et une grande hâte d’être « débarrassés »
de ces empêcheurs d’avancer à son allure… nous prenons le temps
d’admirer le paysage alentour qui est superbe, une belle couche de
neige fraîche recouvre champs et prairies dominés par ces montagnes qui
donnent leur caractère virile aux Alpes du sud, nous avons envie de
nous enfoncer plus avant dans ce paysage, il suffit de le souhaiter,
voilà, la pancarte qui annonce sur la droite le col du Festre 1441m
par la D 937, et tout de suite en une minute c’est la magie blanche
qui opère, les neurones s’activent, les globules rouges circulent à
grande vitesse, nous sommes dans un autre monde, les voitures semblent
elles aussi embarquées dans cette euphorie, nous ne sommes plus en
France mais en Finlande, en Suède, ce n’est plus une balade entre
copains, c’est le rallye de Suède, l’atmosphère émoustille nos
pilotes et copilotes, nos grands-mères sportives laissent
dédaigneusement leurs petites filles modernes sur le côté qui se font
pousser, chaînent, dérapent misérablement, ah, il est beau le progrès
(pour être honnête je pense que les talents de conducteurs y sont pour
quelque chose !)
Elles ont adopté
leur allure de grandes sportives
avec des reprises rapides dans les virages serrés, un seul regret,
celui d’avoir quitté JiDé, M.Claire, Lionel qui auraient été aux
anges, auraient pu montrer leur talent de pilotes, j’imagine JiDé,
le nez au vent chantant à tue tête sa joie de sentir sa voiture faire
corps avec la neige, car la petite couche de neige froide est idéale,
les pneus accrochent bien, un arrêt au col du Festre où le vent du nord
souffle fort, la capote ne protège pas vraiment Philippe et Franck,
mais ce dernier est arrivé cependant à faire une petite vidéo dans la
descente, sympa ensuite de la visionner chez soi, quelques photos, le
dos au vent et c’est reparti par une toute petite route où les pilotes
excellent, l’enthousiasme est presque palpable, si nous avions trouvé
à ce moment-là une autre route enneigée, je suis sûre que nous nous
serions déroutés pour la prendre, nous faisons la trace comme au ski,
quel bonheur, une trace nette, symétrique, on pense toujours aux
dessins de Samivel, le bonheur à l’état pur, une neige vierge et la
trace d’un humain perdu dans ce désert blanc, Philippe ou Alain a eu
cette idée géniale de photographier les traces des pneus lors d’une
halte, plein sud qui s’est prolongée, où on s’est copieusement attardé,
c’était si beau, le Dévoluy transformé en Himalaya, non je n’exagère
pas c’était une atmosphère himalayenne, les sommets prenaient de la
hauteur, de la verticalité et nous étions dans ce paysage, au soleil,
un moment d’éternité, qu’il faudra bien briser mais les sensations
demeurent, les images se sont imprégnées en nous, incroyable cette
différence d’atmosphère, avant hier, feutrée, douce, intime, hier
froide, hostile dans le col d’Espréaux, aujourd’hui lumineuse,
stimulante, euphorisante…
Nous allons ensuite
traverser des hameaux,
villages, le Grand Villard, des fermes isolées, côté adret, nous
sommes encore au soleil, nous jouissons de la beauté du paysage et puis
nous basculons côté ubac pour rejoindre Monestier d’Ambel, finie la
luminosité, finie la chaleur sur le visage, le village est accroché à
la pente escarpée, les rues sont très étroites, resserrées au pied des
maisons, c’est profondément injuste, aux uns la lumière, c’est-à-dire
la chaleur, aux autres la pénombre, le froid, déjà hier dans la
montée puis la descente du col d’Espréaux, je me faisais pour la nième
fois la remarque, lorsqu’on franchit un col on a l’impression d’évoluer
dans deux mondes différents, pas le même habitat, pas les mêmes
cultures, pas du tout la même qualité de vie, je sais, j’énonce une
banalité, mais je pense à ces hommes et femmes, les malchanceux, qui
devaient conquérir des terres versant nord, condamnés à survivre dans
des conditions précaires, sans la chaleur et les bienfaits du soleil,
des journées harassantes pour ces paysans qui civilisaient les pentes
de montagne, cultivaient des champs gagnés sur les pierres mais cette
exposition nord a marqué à jamais les caractères des gens qui devaient
lutter pour leur survie, alors que les uns, côté adret, travaillaient
dans des conditions bien plus douces, les autres restaient tout
l’hiver dans l’ombre, dans le froid, dans la neige et les congères,
en Savoie et Haute-Savoie les villages avaient leur réputation, on
connaissait le caractère trempé, opiniâtre des villageois côté ubac,
les instituteurs qui n’avaient pas le soutien de leurs inspecteurs
étaient envoyés d’office dans ces villages perdus où d’octobre à mars
on attendait l’arrivée des rayons du soleil.
Dans la voiture
plus
d’enthousiasme non plus, je ne vois que le gel sur la route, la
crainte de déraper, les virages qui continuent à s’enchaîner, nous
avons traversé Ambel, quelques maisons secondaires fermées, leurs
propriétaires ne sont pas près de venir prendre un bain de soleil, les
sommets au dessus nous écrasent, l’atmosphère est humide, quel
contraste avec le versant au soleil, l’Obiou 2789m, le Plateau de
Pellafol nous narguent, ils resplendissent en cette fin de matinée, la
neige est étincelante, les pentes sont des invites à aller randonner,
hélas, cette beauté nous semble inaccessible, nous sommes là, sur
cette route légèrement glissante, humide, qui épouse la pente raide
et qui n’en finit pas, je suis bien contente d’arriver au Motty, peu
après nous rejoignons la Route Napoléon jusqu’à la sortie de Corps,
cette route a été inaugurée « Route Napoléon » en 1932 pour rappeler le
trajet suivi par Napoléon à son retour de l’île d’Elbe, 5, 6 mars 1815
en ce qui concerne son passage à Corps… Quant à nous pas de conquête
napoléonienne, mais celle du col de l’Holme 1207 m, il faut bien
corser un peu le trajet, non seulement nous sommes dans l’ombre mais
un brouillard traîne, pas sympa, à ce moment-là la fatigue se fait
sentir, l’optimisme a disparu, heureusement il n’est pas épais, la
route vers La Mure est tranquille, mais pas la petite ville , nous
avons eu quelques difficultés pour nous garer tous les trois pour faire
le point : soit nous passions par l’Alpe du Grand Serre ( Road –Book)
soit nous continuions par Laffrey, l’heure était bien avancée, les
troupes ne voulaient pas rentrer trop tard, nous avons pris la décision
d’aller directement à Laffrey.
Le nom Laffrey est
célèbre pour deux
raisons, l’une historique , l’autre géologique, commençons par
l’histoire. J’ai évoqué Napoléon et son retour, qui n’était pas
souhaité (je simplifie), des troupes étaient envoyées de Grenoble pour
le stopper, et c’est ici que se situe l’épisode fameux que
commémore
aujourd’hui, dans la « prairie de la Rencontre », un monument. Le soir
même, Napoléon fait son entrée à Grenoble aux cris de « Vive
l’Empereur » (guide vert Michelin).
Maintenant les
lacs,
superbes,
toujours ventés, le royaume des sports d’eau à voile, ils longent
largement la route et apportent beaucoup de charme en été à cette
région plutôt sévère, en ce jour il y en a un de gelé, les autres ont
leur surface animée par des vaguelettes peu propices à la baignade.
Passé ces lacs on quitte la route pour prendre versant nord la
direction de Séchilienne, et enfin la route nationale pour rejoindre et
atteindre Vizille notre point d’arrivée. Le ciel est de nouveau bleu,
les voitures trouvent une place devant le château, la balade est
terminée, nous allons reprendre chacun le rythme de notre quotidien,
drôle d’impression de se retrouver assis dans un restaurant au milieu
d’une foule, peu de conversation à table, les pensées sont déjà
tournées vers le monde que l’on a quitté, il y a un siècle, une année
? un mois ? non , seulement deux jours avant, incroyable, il
y aura
les multitudes de photos pour nous rappeler cette sortie, réussie par
son ambiance et par la vaillance des grands-mères…
Au moment de se
séparer Franck nous demande de mettre notre autographe sur son
Road-Book, qui est certainement bien rempli puisqu’ils ont joué le jeu
jusqu’au bout, je signe, B. ensuite, qui me dit « mais tu n’as pas
signé ! », « si, j’ai fait mon paraphe de prof ! », dernier bon mot de
Philippe : « voilà Franck , tu as été noté ! « PS Ils devaient remonter
en « convoi » tous les trois, Alain, Philippe et Franck, ils se sont
perdus, et qu’a fait Alain, l’assoiffé de virages, de neige, et de
glissades, il est revenu par la Chartreuse… bravo pour son optimisme
!
MF avec l’aide précieuse de Bernard .
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